Poppy + ∞
Emmanuelle Grangier / P.A.S.
Une pièce pour un/e danseur/euse, un philosophe, deux musiciens et deux robots Poppy Ergo.
Pensée et construite avec les chercheurs de l’équipe Flowers de Inria Bordeaux
POPPY + L’INFINI est un conte robotique qui convoque, à partir de la possibilité d’une curiosité robotique, une réflexion sur les origines de notre langage humain, langage des corps, langages des mots. Il est traversé par l’idée qu’une forme d’altérité radicale robot/humain et robot/robot puisse être le moteur qui nous pousse à redéfinir « Être humain », un chantier de la pensée aujourd’hui devenu urgent.
Le point de départ est une expérience simple d’Intelligence Artificielle réalisée par un chercheur de l’équipe Flowers : un tout petit robot Poppy Ergo explore en utilisant des algorithmes de curiosité le corps d’un autre Poppy Ergo. Il explore son environnement par essais et erreurs, quand il y a rencontre, il mémorise le mouvement qui lui a permis de rencontrer le corps de l’autre et il y associe des sons sifflés puis articulés. L’expérience se poursuit à l’infini sans qu’aucun mouvement ne soit écrit à l’avance.
Dans la performance, le processus d’exploration est transposé dans le corps de la danseuse. Elle aussi va associer à ses mouvements exploratoires, se construisant eux aussi par essais et erreurs, des fragments d’un langage étrange, qu’elle va siffler ou parler, celui des Piràhas, une tribu d’Amazonie dont le langage a la particularité de n’exister qu’au présent, d’avoir un mode sifflé et un mode articulé.
Pour cette pièce, Emmanuelle Grangier s’est inspirée de l’ouvrage de l’anthropologue et linguiste Daniel Everett, Le monde ignoré des indiens Pirahãs [« Don’t sleep, there are snakes: life and language in the Amazonian jungle »]. Elle s’est également nourrie du travail et des échange avec le chercheur en robotique Pierre-Yves Oudeyer avec lequel elle collabore depuis 2015 et surtout de son travail sur les origines du langage.
« Aux origines de ce projet, il y a le désir de faire coexister ces deux cultures, ces mondes qu’apparemment tout oppose, de donner à vivre cette confrontation, d’en faire émerger quelque chose. » Les Pirahàs et les robots Poppy Ergo se retrouvent alors les protagonistes d’un même conte généré par ces mêmes algorithmes de curiosité, un conte dansé, philosophé où la danse, l’oralité et la musique s’imbriquent. »
Un conte expressionniste en noir et blanc où chaque protagoniste, danseur, philosophe et musicien transpose et déplie dans l’espace du laboratoire ce processus d’exploration par curiosité (celui des petits robots Poppy) de son environnement, du corps de l’autre et de la pensée. Un conte numérique où coexistent et se confrontent ces tout petits robots et leurs ombres démesurées, la vidéo des Pirahàs, la danse, la philosophie, la contrebasse et le synthétiseur modulaire.
Concept & Chorégraphie
Emmanuelle Grangier
Créé avec et dansé par
Marius Sawadogo, Bi-Jia Yang, Esse Vanderbruggen
Musique crée et interprétée par
Pascal Delétage, Fabrice Césario
Performance
Ludovic Duhem
Régie numérique et robotique
Aurélien Conil
Partenaires Scientifiques
Equipe FLOWERS, Inria Bordeaux
Production
P.A.S.
Coproduction
Le Hublot (Nice)
Première
31/01/2020, Bozar, Nuit des Idées, Ambassade de France, Bruxelles